Module n°4 du cours "Stratégie de communication", Semestre 3 DUT information-communication - IUT de Montreuil, Université Paris 8 - 2018-2019 (c) Adrien QUENETTE
3. Orangina au Japon
Le contexte
Objectif : en 2012, introduire Orangina
sur le marché japonais
Cibles : Japonais « francophiles » d’âge
25-40 ans
Supports : campagnes d’affichage et
de vidéos
Cadre : Japon – sortie nationale
4. Orangina au Japon
• Chiffres clés
• 2012 : 45 millions de
bouteilles vendues dans les
deux premiers mois de
commercialisation
• 4% du marché nippon des
boissons sans alcool pris
par la marque Orangina en
seulement 4 mois
8. Orangina au Japon
« C’est dur d’être un monsieur »
Décors de carte postale provençale,
musique qui mélange sonorités
japonaises et françaises
Train et gare SNCF façon « Amélie
Poulain »
Enfant « à la française »
La française « fille facile »
Le choix de Richard Gere,
acteur américain mais
néanmoins « occidental »
10. Orangina au Japon
Le slogan de campagne :
« C’est dur d’être un monsieur ».
Référence au personnage Tora-
San de la série TV japonaise
« C'est dur d'être un homme »
La signature : « La boisson gazeuse des
français est arrivée »
Le nom de la marque
et sa traduction
en japonais
« Orangina »
11. Orangina au Japon
Promesse : c’est une
boisson typiquement
française
Preuve : l’image du français, le
drapeau tricolore, le texte en
japonais et en français > jouer
à fond l’origine française
18. Les roses Le français romantique « looser mais
attachant »
Le romantisme
Paris
Haussmannien
L'allure « parisienne » stéréotypée
L’injonction francophone
« C'est la vie ! »
« Aux champs Elysées »
de Joe Dassin
19. Stratégie Orangina 2018
• Storytelling : utilisation du récit, d’une histoire
plutôt que mise classiquement en avant des
arguments du produit.
• Exotisation du produit : stéréotypes français
vus par les japonais / à la fois dans les
éléments sonores et visuels
21. 4 principes pour optimiser sa
stratégie interculturelle
• 1. Intégrer la culture du pays cible dans son
approche commerciale
• 2. Exotiser le produit
• 3. Adapter le produit
• 4. Conserver les caractéristiques du produit
22. 4 principes pour optimiser sa
stratégie interculturelle
• 1. Intégrer la culture du pays cible dans son
approche
• Lancement fait par une équipe japonaise avec le
soutien d’une équipe française > posture d’humilité
culturelle pour laisser la main aux locaux
• Le choix de Richard Gere ? > immense star au Japon
et non en France
23. 4 principes pour optimiser sa
stratégie interculturelle
• 2. Exotiser le produit
• au Japon la France évoque le luxe et l’art de vivre > qualités
attractives
• Drapeau français + mention « né en France, embouteillé au Japon
» > origines hexagonales, et exigences locales car japonais
soucieux de fraîcheur et de qualité
• Décor provençal de carte postale > jouer à fond la carte de
l’origine française
24. 4 principes pour optimiser sa
stratégie interculturelle
• 3. Adapter le produit (japoniser le produit)
• Bouteille plus fine pour les rayon d’épicerie japonaise
(40% de la distribution des boissons)
• Canette adaptée aux distributeurs locaux
• Bouteille lisse plus facile à produire
• Schéma pour secouer car la formule "secouez-moi !"
ne veut rien dire en japonais
25. 4 principes pour optimiser sa
stratégie interculturelle
• 4. Conserver les caractéristiques du produit
• Goût inchangé
• Allure générale inchangée
27. Un monde de clichés
• La rencontre de deux imaginaires qui se trompent :
• l’un involontairement : l’imaginaire des étrangers (la culture
française vue par les japonais)
• l’autre volontairement : l’imaginaire des étrangers récupéré par les
nationaux pour lui correspondre (la culture française servie aux
japonais)
• Sous l’effet du marketing, le monde se réduit à ses
propres clichés
28. Un monde de clichés
• Critique du marketing interculturel:
• L’imaginaire prime sur la réalité
• La culture étrangère, dans l’expérience distante,
compte plus que la culture réelle
• Les Français qui regardent le clip publicitaire
d’Orangina au Japon savent que les ressorts culturels
activés n’expriment pas leur culture mais l’imaginaire
japonais sur leur culture
29. Un monde de clichés
• Le boomerang du cliché : lorsque
l’incompréhension ressurgit
• le « syndrome de Paris » qui affecte les Japonais en
visite en France : certains connaissent une telle
déception en constatant combien la réalité française
diffère de leur imagination, qu’ils en font une
dépression*.
31. Les erreurs de traduction…
• Pepsi à Taiwan
• Le slogan
Come alive with
the Pepsi generation
devient, une fois traduit
pour Taiwan,
« Pepsi ressuscite vos aïeuls »
32. Les erreurs de traduction…
• Le modèle Chevy Nova de General Motors
en Amérique du Sud
• Nova signifie « ne va pas »
en espagnol !
33. Les erreurs de traduction…
• Schweppes Tonic en Italie
• Traduction italienne de
Schweppes Tonic Water :
« Eau pour toilette Schweppes »
> campagnes ultérieures
corrigées
et réussies
34. Les erreurs de traduction…
• Le modèle Ford Pinto au Brésil
• Pinto signifie « petit sexe »
en brésilien
35. Les erreurs de traduction…
• KFC à Hong Kong.
• Le slogan Finger likin’ good
(Bon à s’en lécher les doigts)
une fois traduit
en chinois devient
« Dévorez vos doigts »
37. Les leçons à tirer…
• Ne pas confondre mondialisation et homogénéisation
• Faire une étude des différences culturelles
• Faire un benchmark local : étudier la concurrence
39. L’acculturation en marketing
• Phénomène d’acculturation à l'échelle globale liée à la
mondialisation
• Définition de l’acculturation : processus par lequel un
peuple assimile une culture différente, qui lui est
étrangère.
40. L’acculturation en marketing
• Plusieurs modalités d’acculturation :
• Assimilation : acceptation et intégration d’une culture
étrangère.
• Syncrétisme : métissage, fusion de deux cultures.
Assimilation combinée à la culture d’origine.
• Déculturation : acculturation imposée, assimilation
forcée, perte de l'identité culturelle.
• Contre-acculturation : rejet d'une nouvelle culture.
42. US PIZZA
• US PIZZA s’implante en Inde en
1995
• Propose alors des pizza
au « tandoori chicken »
et « spicy masala ».
• > Succès
• Les goûts américain
ne sont pas universels