On reçoit une patiente sans ATCD cardiologique en OAP Massive post chimiothérapie précoce, l'échographie nous donne un diagnostic immédiat et nous permet de faire le suivi de notre patiente jusqu'a sa sortie a J7
Myocardite toxique Diagnostic echographique chez une patiente critique Dr SOUALHI Saarsiu 2019
1. z
Société Algérienne d’Anesthésie Réanimation, des Soins Intensifs et des
Urgences SAARSIU
Myocardite toxique
Fulminante, complication redoutable de la chimiothérapie : à propos d’un cas.
Les myocardites sont des pathologies définies par la présence d’infiltrats inflammatoires myocardiques
associés à une nécrose myocytaire d’origine non ischémique La myocardite aiguë correspond à l’apparition
récente de symptômes d’insuffisance cardiaque. La forme fulminante de la maladie est définie par une
évolution rapide vers l’état de choc cardiogénique. Le diagnostic est évoqué par des éléments cliniques et il
confirmé par la biologie et l’imagerie (échographie, IRM cardiaque).
Nous allons illustrée par un cas clinique, cette complication redoutable des traitements anti cancéreux. Il
s’agit d’une patiente âgée de 70 ans souffrant d’un lymphome MALT , qui se présente au pavillon des
urgences pour une détresse respiratoire (Spo2 50% à l’aire ambiant avec un OAP massif confirmé a
l’échographie pulmonaire (profile B)) , une échocardiographie faite révélant une FE visuelle a moins de 20%
avec un MAPSE a 5,6 mm (<8 mm dysfonction systolique sévère) .Dans l’interrogatoire de celle-ci ,nous
retrouvons d’ une part deux échocardiographies d’il y ‘a moins de trois mois tout à fait normales avec une
bonne fraction d’éjection ,et d’autre part la notion de quatre cures de chimiothérapie, dont la dernière
remonte au jour de l’admission.
Notre conduite a tenir : CPAP , Dobutamine, Lasilix après amélioration des chiffres tensionnel
Biologie : Troponine a 12* la normale
Evolution: J 3 cure de lévosimendan (sans dose de charge) et arrêt de la Dobutamine
J7 échographie de control FE a 29% , patiente NYHA 3 , TA 80/50 , introduction du TRT de
l’insuffisance cardiaque orale (Lasilix, ARA2, B bloquants et Aldactone) .
Certaines molécules de chimiothérapie tels que les anthracyclines, les anticorps monoclonaux, les
inhibiteurs de tyrosine-kinase (ITK), les agents alkylants et l’interféron alpha sont très cardiotoxiques .
Plusieurs complications cardiaques ont étés décrites :la myocardite aigue , les troubles du rythme et
l’épanchement péricardique. Dans notre situation, la patiente a présenté une myocardite fulminante qui est
directement imputable à la chimiothérapie vu l’échographie normale qui date de moins d’un mois, et qui a
été démasquée par le remplissage agressif lors de la cure de chimiothérapie du même jour. Après
stabilisation, une IRM cardiaque a été réalisé mais les résultats sont non concluants (patient a bougé). Le
traitement a consisté en l’introduction d’inotropes positifs (Dobutamine) et une CPAP puis une cure de
lévosimendan. Après stabilisation, la patiente est sortie à J7, en gardant comme séquelle une FE à 30% avec
un traitement pour insuffisance cardiaque. Le suivi est confié aux cardiologues. Rappelant qu’une
amélioration ultérieure est possible. Le programme de chimiothérapie est arrêté.
La prise en charge dans l’urgence de tout choc cardiogénique ne doit pas omettre la recherche
étiologique. L’interrogatoire et la visite du dossier du patient nous permettent de ne pas passer a coté
d’une cause particulière comme dans le cas de notre patiente.
D.Dumas, E . Canet : Cardiovascular Toxicity Due to Chemotherapy, Targeted therapies, and immunosupprerssive Drugs SRLF 2015
G Hékimian , G Franchineau and all SRLF 2017
M. SOUALHI ; Z. BENAMANI; A. KHEMMAL; L. CHERFI Hôpital militaire Ain Naadja Alger