1. C’est mon métier ...
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298 / mars 201328 • vegetable.fr • no
298 / mars 2013
Grande distribution : regard d’expert
C
omme évoqué dans
de précédentes édi -
tions, la capacité des
équipes magasin à
réceptionner, stoc-
ker, présenter, mettre
en valeur, valoriser
et conseiller est souvent prise en
défaut et la présentation aux clients
pas au niveau attendu. C e constat
n’étant pas nouveau, la GD essaye
bien sur aujourd’hui d’y remédier,
plus ou moins adroitement, par la
formation. Examinons d ’abord les
problèmes auxquels se heurte la
formation des Chefs de Rayon :
En ces temps de crise, le budget For-
mation est souvent amputé voire
sacrifié par les enseignes tenues de
réaliser des économies pour adap -
ter le niveau des charges à celui du
chiffre d’affaires. Nombreux sont
ceux qui choisissent la GD pour son
rôle d’ascenseur social : on peut y
faire carrière sans être forcement
bardé de diplômes universitaires ou
bien né. De fait, les jeunes Chefs
de Rayon ont pour ambition légi -
time de faire leurs preuves rapide -
ment à ce niveau incontournable et
d’évoluer en quelques années vers
l’échelon supérieur ou des fonctions
en Centrale. On peut donc sans être
méchant, dire que les chefs de rayon
en poste sur la durée ne sont pas
forcement les meilleurs, sauf pour
quelques uns qui ont de bonnes rai-
sons de ne pas vouloir bouger.
D’autre part, le métier est physique-
ment éprouvant et psychologique-
ment stressant: on se lève tôt et on
finit tard, on travaille le samedi, on
doit aider à la ‘manut ’ dès lors que
l’effectif est, pour une raison ou une
autre, entamé (c ’est-à-dire presque
tous les jours !), on travaille dans le
froid et l’humidité du frigo, sous la
pression constante de clients et d’un
encadrement exigeants. Le chif fre
d’affaires quotidien est le seul juge
de performance. Le turn-over y est
donc important et les DRH logi -
quement réticents à investir sur des
collaborateurs qui, s ’ils sont bons,
voudront légitimement évoluer ou
partiront pour une enseigne qui
paye mieux.
Ensuite, qui dit formation dit... for -
mateurs, avec plusieurs possibili-
tés : soit la confier à des organismes
généralistes, soit à des sociétés spé -
cialisées en produits frais, soit la
gérer en interne.
L’École des FL est d’abord
l’École du carrelage
Les généralistes se cantonnent sou -
vent à desbooks pompeux qui restent
au fond des tiroirs, des matrices
imbuvables et inapplicables car « on
n’a pas les bras », des formations coû-
teuses et utopiques oubliées dès le
lundi matin parce qu ’on n’est que
3 pour remplir.
Les sociétés soit disant spéciali -
sées proposent, passage obligé pour
une formation de groupe low-cost,
le déroulé de supports où on passe
beaucoup de temps sur la normali -
sation, la gestion... mais très peu sur
le terrain.
La professionnalisation pérenne des équipes
F&L magasin, première carence manifeste
de la Grande Distribution généraliste, passe par
une approche radicalement différente de la formation.
L’externalisation de cette formation ayant montré
ses limites, il faut envisager l’École des Fruits
et Légumes en fonctionnement interne, impulsée
par le top management et avec de vrais moyens.
J’aurais voulu être un
Chef Primeurs !
La formation par alternance
donne les meilleurs résultats.
Le pricing
Bertrand
Guély
partage ici son
expérience des
hommes et du
terrain et surtout
s’efforcera
d’apporter des
propositions
réalistes pour
que la situation
puisse s’améliorer
concrètement au
quotidien.
Le mois
prochain
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