1. Dr. KERFAH S.
Plan de la question
I. Introduction :
II. Définition :
III. Rappel anatomique :
IV. Indications et buts :
V. Matériel :
VI. Sites de pose :
VII. Préparation du malade :
VIII. Technique :
IX. Surveillance :
X. Incidents et complications :
XI. Contre-indications :
XII. Conclusion :
Ponction pleurale: Fiche technique
2. I. Introduction :
La ponction pleurale exploratrice ou évacuatrice est un geste courant et parfois vital rencontrée dans les
services d’urgences.
II. Définition :
La ponction pleurale ou thoracentèse consiste en l’insertion d’une aiguille dans l’espace pleural afin de
soustraire et d’analyser du liquide pleural.
III. Rappel anatomique :
Pour réaliser une investigation pleurale correcte, une connaissance précise de l’anatomie du thorax et de sa
paroi est indispensable.
En arrière, la plèvre descend jusqu’au le 11ème
EIC mais on ne peut pas ponctionner plus bas que le
8ème
ou le 9ème
EIC.
La grande scissure croise la ligne axillaire moyenne au niveau du 4ème EIC à droite et du 5ème EIC à
gauche.
La 2ème cote peut être palpée au sommet du creux axillaire.
L’artère mammaire interne passe à é cm du bord externe du sternum.
Sur le coté, en axillaire, le diaphragme remonte très haut jusqu’à la ligne mamelonnaire.
IV. Indications et buts:
La ponction peut être :
A) Exploratrice :
Vérification de l’existence du liquide.
Etude de la nature du liquide (séro-fibrineux, purulent ou hémorragique).
Examen du liquide : chimique (dosage du glucose et des protéines pour distinguer : un transsudat = taux
de protéines < 30 g/l ; un exsudat = taux de protéines > 60 g/l), bactériologique (recherche de germes
pyogènes) ou cytologique (une numération des éléments du liquide pleural : hématies, leucocytes, cellules
tumorales, ...).
B) Evacuatrice :
Réalisée lorsqu'un épanchement est trop important entraînant une dyspnée importante, une cyanose, une
tachycardie, une insomnie...
C) Thérapeutique :
Injection d'un produit médicamenteux : ATB spécifique, cytostatique en cas de cancer, ...
Lavage de la cavité pleurale.
D) Biopsique :
Prélèvement d'un ou plusieurs fragments de plèvre pariétale en vue d'un examen anatomopathologique.
3. V. Matériel :
1. Casaque, masque, gants, et compresses stériles.
2. Xylocaïne 1%, aiguille pour l’anesthésie locale.
3. Solution antiseptique (Bétadine ou chlorhexidine).
4. Un trocart de la plèvre :
–Le trocart de Kuss : de 10/10 à 10/12 de mm à biseau court.
–Le trocart de Boutin : de 3 mm de µ et de 100mm de longueur.
5. Tubes stériles à visse.
6. Système d’aspiration : - Le bocal de réception.
- Un bocal accessoire annexe dit bocal de sécurité.
- Une source d’aspiration centrale (murale) ou autonome (électrique).
VI. Sites de pose :
La ponction est faite en arrière ou sur la ligne axillaire en pleine matité. Habituellement la ponction est
déclive au niveau du 7ème ou du 8ème EIC (repère habituel : 1er ou 2ème
EIC au-dessous de la pointe de
l’omoplate).
VII. Préparation du malade :
Une radiographie thoracique et un bilan d’hémostase du jour.
Contact et mise en confiance du malade.
Installation du malade torse nu en position assise au bord du lit, si possible les bras appuyés sur une
table, la tète posée sur ses avant-bras, le dos voûté.
Confirmation de l’existence du syndrome pleural liquidien par un examen clinique à la recherche de
la triade de Trousseau : abolition des MV, abolition des VV et matité de « bois ». Le niveau de la ponction
est repéré par percussion de la paroi (matité).
VIII. Technique :
Après avoir mis les gants stériles, on procède à l’antisepsie locale cutanée.
On injecte 10mL d’anesthésiant (souvent le Xylocaïne) par voie intramusculaire.
On pique perpendiculairement à la paroi thoracique au niveau du site de pose en rasant le bord supérieur
de la cote inférieure et en visant le vide à la main pour éviter le paquet vasculo-nerveux.
On arrête la progression dès qu’on ressent le contact de la plèvre pariétale et l’arrivé du liquide pleural
dans la seringue.
Si elle est exploratrice seule, on adapte au trocart de la plèvre une seringue de 20 à 50 ml pour faire les
prélèvements du liquide.
Si elle est exploratrice et évacuatrice, on enfonce l'aiguille dans la plèvre. Après prélèvement du liquide
on ferme le robinet, on désadapte la seringue puis on place notre système d’aspiration.
En fin de la ponction, on retire le trocart rapidement, patient en apnée pour éviter un PNO.
On dissocie soigneusement les plans de l’EIC pour éviter tout saignement ou entrée d’air.
Finalement on fait un pansement simple au point de la ponction.
4. IX. Surveillance :
Pendant la ponction: état général, FR, FC, intensité de la douleur… L’apparition de secousses de toux
doit faire arrêter immédiatement la ponction et l’insufflation d’un peu d’air dans la cavité pleurale.
Après la ponction:
Radiographie pulmonaire de contrôle.
Repos au lit.
EG, état de conscience, anxiété, douleur.
Paramètres hémodynamiques (TA, pulsations), la respiration (fréquence, type, saturométrie), et la
température.
X. Incidents et complications : Rares :
Douleurs, malaise vagale, toux persistante.
Blessure d’un vaisseau intercostal (Hémorragie) ; hématome pariétale.
PNO, Hémopneumothorax.
OAP à vacuo: dû à la vidange trop rapide au cours d’une ponction évacuatrice.
Infection : tardivement.
XI. Contre-indications : Relatives:
Faible quantité de liquide (un comblement d’un cul de sac à la RP).
Troubles de l’hémostase, maladie hémorragique, traitement anticoagulant.
Malformation des côtes, infection en regard de la zone de l’infection.
Ventilation assistée, insuffisance respiratoire aigue sauf si l’épanchement est la cause principale de la
décompensation respiratoire.
Pleurésie d’origine cardiaque.
XII. Conclusion :
L’évacuation d’un épanchement pleural est une situation fréquente et parfois vitale rencontrée dans les
services d’urgences. Ses principales indications sont les épanchements liquidiens (pleurésies). Les
modalités de cette évacuation dépendent du type d’épanchement, de son abondance présumée et de sa
tolérance clinique.