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identitenumeriqueacademique
1. Nos sociabilités numériques Enjeux pour les chercheurs et leurs institutions Science identifiée et scientifiques identifiables : questions et enjeux autour de la maîtrise de l’identité numérique pour les chercheurs et leurs institutions Rencontres RPIST // Nancy. 22, 23 & 24 Juin 2009 Olivier Ertzscheid Université de Nantes. IUT de La Roche sur Yon McF Sciences de l’Information www.affordance.info Creative commons. Paternité. Pas d’utilisation commerciale. Partage à l’identique. Plus de renseignements sur : http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/
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3. Chapitre 1 er Identité(s) numérique(s) : Carnaval des vanités ou nouvelles documentations sociales ?
28. « L’antilope qui court dans les plaines d’Afrique ne peut être considérée comme un document…» « Mais si elle est capturée… et devient un objet d’études, on la considère alors comme un document. Elle devient une preuve physique. » Suzanne Briet
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30. Le réseau social idéal … Est centré sur les CONTENUS Est COLLABORATIF et OUVERT S’appuie sur une communauté inter-institutionnelle Valorise l’ENTRÉE DISCIPLINAIRE DONNE ACCÈS aux contenus Permet une navigation A FACETTES Signe son nom à la pointe de l’épée, d’un Z qui veut dire …
… MAIS L’IDENTITÉ NUMÉRIQUE CE SONT AUSSI DES STRATÉGIES IDENTITAIRES
Travaux de Dominique Cardon.
Ou l’on voit que la place de l’identité scientifique « ACADÉMIQUE » et « institutionnelle » se situe plus naturellement du côté de l’identité civile et de l’identité agissante. On perçoit en tout cas qu’il doit y avoir une place pour des stratégies identitaires académiques, et que cette place est celle de l’explicite, de l’identifiable, de la traçabilité rendue possible
MAIS L’IDENTITÉ NUMÉRIQUE C’EST AUSSI UN IMMENSE CARNAVAL DES VANITES. Les scientifiques sur le web sont, COMME LES AUTRES, également adeptes d’ego-surfing. Mais cet ego-surfing peut être instrumentalisé pour de nouvelles logiques de « ranking », pour disposer de nouveaux « indicateurs ». A TOUT LE moins c’est un outil intéressant pour MESURER LA PERIPHERIE des identités numériques scientifiques. EN PRENANT NATURELLEMENT UN CERTAIN NOMBRE DE PRÉCAUTIONS.
La visibilité dont disposent par exemple certains blogs de chercheurs (et donc leur parole), cumulée au goût certain du web pour la « société du spectacle » peut Entretenir une confusion NOCIVE entre autorité et notoriété …. Aux rapports de proportionnalité entre médiasphère et noosphère : il n’est pas aberrant d’aller parler dans les médias friands de l’expertise universitaire Mais ce n’est pas non plus le but … MAIS attention à ne pas faire porter toute la faute sur le seul outil internet. Cette situation est également dû à l’absence de stratégie institutionnelle de mise en visibilité de la parole des chercheurs et des résultats de leurs recherches. A COTE DE CELA IL EXISTE HEUREUSEMENT DES OUTILS QUI « TRAVAILLENT » cette visibilité. Des indicateurs dont beaucoup restent encore à bâtir (on parle par exemple de la prise en compte du nombre de téléchargements d’une publication déposée en ligne) mais qui doivent rester maîtrisés
CE QUI EST EN JEU AUJOURD’HUI C’EST une course globale à la maîtrise non pas tant de son « identité » numérique mais bien de sa « visibilité » numérique. Les chercheurs se doivent d’en être. Parce qu’il y a babélisation des expertises. QUELQUES EXEMPLES : Je n’ai pas d’adresse lisible (par les moteurs de recherche) de ma page personnelle sur le site de mon université. J’ai plusieurs blogs de recherche et d’enseignement. Mais aucun qui soit hébergé à une adresse insitutionnellement lisible. PAR CONTRE : J’ai une adresse de « recherche » parfaitement lisible grâce à ArchiveSic. J’ai pris soin, dès que j’ai su que cela serait possible, de réserver MON NOM sur Facebook pour disposer d’une adresse web là encore lisible. Idem sur Google. Idem sur Twitter. A votre avis, COMBIEN D’INSTITUTIONS, COMBIEN D’UNIVERSITES ONT RESERVE LEUR NOM SUR FACEBOOK ??? L’enjeu est pourtant de taille. Demain, ces problèmes de nommage nous poseront le même type de problèmes que ceux que nous posent aujourd’hui les « signatures » d’articles scientifiques pour leur indexation dans différentes bases de donnée. Les même types de problème, MAIS A UNE ECHELLE BEAUCOUP PLUS VASTE et probablement beaucoup plus DECISIVE. La cécité des politiques publiques scientifiques et des grands organismes de recherche sur le sujet est DEJA dramatique. L’un des problèmes
Le scientifique comme le citoyen est aujourd’hui aux prises avec de nouvelles documentations sociales. Il s’inscrit dans un nouvel écosystème de services agrégés. Un écosystème que l’on peut refuser mais que l’on ne peut pas nier.
Dans cet écosystème les moteurs de recherche (et demain probablement les grands sites de réseaux sociaux) ont un rôle déterminant. C’est leur capacité à fouiller et à hiérarchiser toutes les différentes facettes de cet écosystème. ET LES SCIENTIFIQUES ET LEURS INSTITUTIONS ONT UNE RESPONSABILITE DETERMINANTE. Celle d’éviter la dispersion. Celle d’évoter que nous ne devenions tous des « colonel Steve Austin numériques ».
Un chercheur est aujourd’hui la somme de ses productions, la somme de ses traces, telles que laissées sur le net. Les stratégies de nommage dont je parlais tout à l’heure DOIVENT permettre de ré-agréger cet ensemble épars. Ou en tout cas d’en assurer la traçabilité. Permettre de pouvoir remonter d’un article « grand public » publié sur Agoravox à la déclinaison de cet article dans un billet de blog scientifique et, si cela est nécessaire, à la consultation en archives ouvertes de l’article qui servit de point de départ à cette vulgarisation. Et de faire également le chemin inverse. POUR TOUT CELA il est besoin d’AUTORITES. Et pour faire exister numériquement ces AUTORITES, il faut leur attacher une identité personnelle, professionnelle ET institutionnelle. SUR LE WEB, pour la science, RIEN N’EST PIRE QUE L’ANONYMAT, RIEN N’EST PLUS DANGEREUX QUE LES PSEUDONYMATS.
D’autant que la frontière est aujourd’hui de plus en plus floue entre public, privé et intime. Pour garder pérennes les frontières entre public / privé et intime.
Il faut maintenant parler de ces sites qui exemplifient toutes les potentialités (et les dangers) liés à la gestion de son identité numérique, tant pour les individus que pour les institutions.
La force et le succès de FACEBOOK réside toute entière dans son interface. On a d’abord « une » identité. Que « nous » documentons, et qui est documentée (c’est à dire assortie de documents : photos, articles …) On a ensuite « n » profils : relationnel, personnel, « éducatif », professionnel. On a enfin « x » profondeurs de croisement, de fouille, de recoupements et de réagencements possibles : via le réseau de nos « amis », via nos autres réseaux (géographiques, professionnels, etc …) A partir de là, otus les scénarios sont donc possibles : on peut se voir « recommander » de nouveaux amis sur la base de nos réseaux relationnels antécédents, on peut documenter son identité, on peut documenter celle de ses amis (ou de ses pairs), les autres peuvent également venir documenter mon identité, etc …
Prenant acte de la richesse de ces scénarios, on voit depuis quelques temps se déployer une offre de réseaux sociaux POUR les scientifiques. Faut d’ailleurs ici rappeler que Facebook était à l’origine un réseau social développé POUR l’annuaire des étudiants d’une université américaine.
Visualiser l’institution et représenter les transversalités de la recherche Représenter (graphiquement) l’institution et visualiser les transversalités de la recherche Academia.edu : recently finished my Ph.D on the philosophy of perception from Oxford. With a team of people from Stanford and Cambridge, I’ve just launched a website, www.academia.edu » A noter : aucun de ces sites ne vérifie l’identité académique (ce qui serait pourtant assez simple, notamment par le fait de disposer d’une adresse mail institutionnelle)
Des ressources « propres », hébergées + des ressources distances
Retour aux fondamentaux des réseaux sociaux professionnels. LinkedIn et consorts
Ici un forum de discussion, le même que dans les années 90, MAIS avec tout plein de possibilités de dissémination intégrée dans divers outils sociaux.
En parallèle de ces réseaux sociaux de chercheurs, se développe le mouvement de l’Open Access. Se développent également les applications (libres) permettant de supporter l’ensemble du processus de publication d’une revue, depuis la revue par les pairs jusqu’à l’archivage et en passant naturellement par la diffusion et l’accès en ligne, accès OAI compliant …
Je prends donc officiellement le pari que dans … 1 an ? Nous aurons des outils, des réseaux sociaux qui ne se contenteront plus de « cataloguer » les scientifiques, leur réseau et leurs publications, mais bien de leur offrir une plateforme « immergée » qui prendra en charge toute la chaîne de la publication scientifique.
Réseaux sociaux de recherche ne sont aujourd’hui que la pâle copie des réseaux sociaux grand public. Je prend le pari qu’il en sera tout autrement dans 5 ans. Quand les usages recherche auront émergés et auront été légitimés, comme est aujourd’hui de plus en plus légitime de voir des chercheurs tenir un blog, ou de voir des chercheurs citer des … billets de blogs (et pas nécessairement d’autres chercheurs) dans leurs bibligraphies d’articles.
Sans oublier le principe de … Réalité …
Principe de réalité que l’on retrouve également sur d’autres grands sites institutionnels. Ce qui revient à poser le problème de la délégation de service … Jusqu’ou est-on prêt à aller. Utiliser une technologie d’un moteur de recherche en échange de l’affichage de liens sponsorisés qui rapportent de l’argent au moteur de recherche ?? Déporter son annuaire de chercheurs et d’étudiants dans un réseau social qui rapporte de l’argent … au réseau social ??
PARCE QUE L’AUTRE GRAND DANGER c’est que ces moteurs et ces réseaux sociaux sont en train de bâtir un Pan-catalogue des individualités humaines Et qu’après avoir livré la bataille de la pertinence des pages dans le grand catalogue du Net Ils livrent aujourd’hui la bataille de la pertinence des profils humains. On connaît le résultat de la première bataille : la pertinence d’une page est liée au nombre de pages la citant. (en gros …) On peut donc inférer le résultat de la seconde : la pertinence d’un profil sera lié au nombre d’autres profils de son réseau relationnel. Pertinence des profils humains Antilope
De la communauté aux disciplines
Des réseaux disciplinaires aux bibliothèques personnelles
Des bibliothèques personnelles aux thématiques de recherche
Des thématiques de recherche aux bibliographies thématiques GRANULARITE des ressources
Des bibliographies au document AVEC ses métadonnées. Des documents secondaires au document primaire.
Distinguer Identité en ligne et présence en ligne. Dans le monde virtuel, la présence (en ligne) circonscrit l’identité (numérique) Historiquement (à l’échelle de ce Micro-média), sur Twitter on trouve d’abord : Des « Marques », des individus, Des Institutions, Que font-ils sur Twitter ? Réseaux « fermés » d’échange. Chatroom scientifiques. relai d’annonces (chambre d’écho du blog, de leur statut facebook ….) live twit de conférences. communication institutionnelle communication de crise Mais aussi, en « interne » : suivi de cours … signalement de ressources … apprendre à faire court.
Déclinaisons de la présence universitaire en ligne sont donc riches et diversifiées. Elles peuvent être déclinées selon 3 axes. Elles peuvent se déployer dans 3 médiasphères. Avec un point commun, une tendance, à l’unisson de ce qui se passe en ce moment sur le web. On glisse d’une logique d’occupation d’espace à une logique de réactivité temporelle. World WIDE web au world LIVE web.
In mathematics, percolation theory describes the behavior of connected clusters in a random graph.
Et l’on pourrait continuer ainsi, selon une échelle fractale …
Ingénierie logicielle institutionnelle MAIS : Légère Accompagnée Adaptée aux usages
Il y a donc là un dialogue qui doit s’installer (car il est souvent absent) et qui nécessite des compétences croisées (recherche, ingénierie, documentation, …)