[SPACE 2017] N. Chartier et Ph. Tresch (idele)

1. LES ÉLEVAGES DE RUMINANTS : UN ATOUT POUR
RÉDUIRE L’USAGE DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES EN
AGRICULTURE ?
Nicolas CHARTIER (IDELE)
Philippe TRESCH (IDELE)
14/09/2017

2. Plan
• Eléments de contexte
• Des systèmes d’élevage concernés par la thématique
• Les données disponibles et éléments de méthodologie
• Résultats :
• Des niveaux d’usages variables
• Focus systèmes Bovins
• Des systèmes peu consommateurs
• Des marges de progrès existantes
• Un besoin d’accompagnement spécifique
• Conclusion

3. Eléments de contexte
• Une forte pression pour réduire l’usage des produits phytosanitaires
Grenelle de l’environnement 2007
6ème programme d’action pour
l’environnement 2002/2012
Directive cadre Européenne
2009/118/CE
Plan Ecophyto 2008
Axe 2 : Dephy Fermes 2010
1 900 exploitations
Plan Ecophyto V2 2015
Dephy Fermes 2015
3 000 exploitations

4. L’élevage concerné
• Les exploitations avec élevage occupent près de 64% de la SAU nationale
• Elles exploitent près de la moitié des terres labourables (48%)
• Elles représentent 54% des exploitations
• Elles utilisent des produits phytosanitaires…et des produits vétérinaires (plan
EcoAntibio)

5. Données disponibles et méthodo e
• Un indicateur d’usage : l’Indice de Fréquence de Traitement (IFT) = nombre
de doses homologuées appliquées par hectare et par an.
• Les données disponibles:
• Données de pratiques moyennes sur les cultures, via la base de données du réseau
DEPHY FERME = plus de 1200 fermes en cultures assolées, pour lesquelles les
itinéraires techniques sont décrits finement,
• Données d’assolements à l’échelle exploitation, et de poste de charge « produits
phytosanitaires », via la base de données d’Inosys –Réseau d’élevage = plus de 1900
fermes du socle technique national,
• Données sur les leviers d’évolution, les besoins d’accompagnement spécifiques, au
travers d’enquêtes réalisées dans le cadre du CASDAR PHYTOEL -Références et outils
pour optimiser l’utilisation de phytosanitaires en systèmes de polyculture-élevage

6. Données disponibles et méthodo e
• A partir des données DEPHY, on calcule un IFT moyen et un coût phyto
moyen par culture,
• A l’aide des données INOSYS-Reseaux d’Elevage, on calcule un IFT hectare et
un coût phyto pour chacune des exploitations (en combinant assolement et
donnée moyenne par culture),
• On compare le coût phyto calculé au coût phyto renseigné par l’Ingénieur
réseau pour chacune des exploitations, on en déduit un facteur correctif,
• On corrige l’IFT calculé avec le facteur correctif, pour obtenir un IFT
exploitation plus proche de la réalité des pratiques.

7. Résultats
• Des niveaux d’usages variables (traitement sur 3992 exploitations*années)
0
1
2
3
4
5
6
7
IFTtotale(parhectaredeSAU)
Médiane
moyenne
• On retrouve des niveaux
d’IFT cohérents avec des
études antérieures,
• On observe un lien fort
entre le type de système et
le recours aux produits
phytosanitaires,
• Il y a une forte variabilité
intra-système
Grandes
cultures

8. Résultats
• Echelle ateliers bovins
Grandes cultures

9. Résultats
• Des systèmes globalement peu consommateurs
• Valorisent des cultures économes en phytosanitaires :
Plus de 50% des assolements sont consacrés
à des cultures fourragères (prairies temporaires,
maïs ensilage, etc.), cultures faiblement
consommatrices (IFT moyen autour de 1)
• Présentent des pratiques moins intensives :
A espèces équivalentes, les cultures sont moins
traitées lorsqu’elles sont « intra-consommées »
que lorsqu’elles sont « vendues », les rendements
sont également un peu plus faibles.

10. Résultats
• Des marges de progrès existent
• Au sein de DEPHY les systèmes de PE ont réduit leur usage en phyto de 18% depuis
leur entrée dans le réseau (PZ0), contre 8% en GC :
• Les Herbicides sont les plus durs à réduire…
PZ0 2013 2014 2015 PZ0 2013 2014 2015
IFTmoyen
Grandes cultures
sans élevage
Polyculture associée
à l’élevage

11. Résultats
• Des marges de progrès existent
• Des leviers identifiés au sein du projet Phytoel :
-66% des baisses d’IFT attendues sont dues aux
changements de sole (introduction de nouvelles
cultures, changement des équilibres entre cultures
existantes, etc.) : Augmentation importante des
surfaces en PTGL (+19%), baisse de la part de maïs
dans la SFP(-7%), augmentation de la SFP/SAU (+4%),
-33% des baisses d’IFT attendues semblent permises
par une baisse de l’utilisation des phytos sur des cultures
déjà en place dans le système (détail des leviers envisagés
non précisé dans l’étude).

12. Résultats
• Des marges de progrès existent
-100%
-80%
-60%
-40%
-20%
0%
20%
40%
60%
Evolution des indicateurs environnementaux après passage en système économe
GES bruts GES nets Acidification de l'air Potentiel d'eutrophisation des milieux aquatiques Consommations d'énergies
Réduire les phytos ne dégrade pas forcément les autres performances : résultats d’évaluations multicritères sur
des couples de systèmes (système initial/système co-construit avec objectif -50% IFT):

13. Résultats
• Des marges de progrès existent
Indicateurs environnementaux
Variations moyennes entre
système de croisière et système
économe
Emissions brutes de GES -8%
Emissions nettes de GES -12%
Stockage de carbone +128%
Acidification de l’air -6%
Potentiel d’eutrophisation des
milieux aquatiques
-25%
Consommations d’énergies fossiles -13%
Réduire les phytos ne dégrade pas forcément les autres performances : résultats d’évaluations multicritères sur
des couples de systèmes (système initial/système co-construit avec objectif -50% IFT):

14. Résultats
• Des marges de progrès existent
Réduire les phytos ne dégrade pas forcément les autres performances : résultats d’évaluations multicritères sur
des couples de systèmes (système initial/système co-construit avec objectif -50% IFT):
-120%
-100%
-80%
-60%
-40%
-20%
0%
20%
40%
60%
Evolutions des apports en azote après passage au système économe
Variations apports N min + org Variations apports N organique Variations apports N minéral
En moyenne : -23%
d’apports en N tot
 -17% d’apports
en N organique
 -30% d’apports
en N minéral

15. Résultats
• Des marges de progrès existent
Réduire les phytos ne dégrade pas forcément les autres performances : résultats d’évaluations multicritères sur
des couples de systèmes (système initial/système co-construit avec objectif -50% IFT):
En moyenne : + 13%
autonomie massique
-80%
-60%
-40%
-20%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Evolution de l'autonomie massique en concentrés après passage en système économe

16. Résultats
• Des marges de progrès existent
Réduire les phytos ne dégrade pas forcément les autres performances : résultats d’évaluations multicritères sur
des couples de systèmes (système initial/système co-construit avec objectif -50% IFT):
Critère Evolutions
Produit végétal hors aides -18%
Charges végétal -26%
Produit animal hors aides -2%
Charges animal -15%
EBE +6% (+4% si 27 systèmes)
EBE/PB +7% (moy. 32%)

17. Résultats
• Un besoin d’accompagnement spécifique
• Le conseiller d’élevage manque de connaissances sur la conduite des cultures (en particulier
sur le poste phytosanitaire),
• Le conseiller agronome manque de recul sur l’impact des modifications d’itinéraire techniques
et d’assolements sur la fourniture de fourrages et de concentrés aux animaux,
• La co-construction à 3 acteurs (avec l’agriculteur) semble être une voie pertinente pour faire
émerger de nouveaux systèmes durables.
• Des outils et des références sont nécessaires pour appuyer le conseiller agronome pour :
• Mieux cerner le fonctionnement de l’exploitation notamment au niveau des liens et flux entre ateliers,
• Mieux analyser la performance du système actuel,
• Mieux évaluer l’intérêt de l’inclusion/suppression de telle ou telle culture,
• Mieux évaluer l’impact des modifications d’assolements sur les performances du systèmes
d’exploitation, au niveau multi-critères,

18. Résultats
• Un besoin d’accompagnement spécifique
• Le projet Phytoel propose une boîte à outil à destination des agronomes :
* Catalogue de « Fiches Cultures » => Pour identifier des cultures d’intérêts pour
l’exploitation étudiée
* Catalogue de « Fiches Systèmes » => Pour positionner les performances de son système
par rapport à des systèmes équivalents
*DSPE :Diagnostic Simplifié d’exploitation en Polyculture Elevage => pour mieux cerner le
fonctionnement et évaluer rapidement les performances de l’exploitation
*OMIMEA : outil permettant de modéliser rapidement les évolutions de performances de la
sole cultivée suite à un changement d’assolement et ou de pratiques
*Identification des liens « systémiques »
*Document d’aide à l’accompagnement des systèmes de PE vers une réduction des phytos
Références
Outils
Méthodes

19. Conclusion
• Les élevages de ruminants sont des acteurs importants à mobiliser dans le
cadre du plan Ecophyto,
• Des marges de progrès existent pour réduire les phytos dans un grand
nombre de situations,
• La réduction des phytos, si elle est pensée de façon systémique et cohérente,
va de paire avec le renforcement de la durabilité des systèmes (EBE, GES,
consommation d’Energie, etc.),
• Un accompagnement spécifique est nécessaire pour convaincre les
agriculteurs et assurer des transitions réussies,

20. Merci de votre attention
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