1. APPORT DE L’IMAGERIE CONVENTIONNELLE DANS LES OTITES EXTERNES
NÉCROSANTES COMPLIQUÉES
Ghammem M, Houas J, El Omri M, Bellakhdher M, Meherzi A, Kermani W, Abdelkafi M
Service ORL et CCF, CHU Farhat Hached de Sousse
DISCUSSION:
L'otite externe nécrosante est une entité rare. Elle touche des sujets débilités et notamment des diabétiques . Le diagnostic repose à la
fois sur des arguments cliniques, bactériologiques et radiologiques.
*Le scanner: a détrôné depuis plusieurs années la radiologie conventionnelle . Il est réalisé en coupes fines, axiales et coronales, en
fenêtres parenchymateuse et osseuse, avec injection de produit de contraste iodé. Il est actuellement réalisé en première intention et
permet au stade initial de l’affection de montrer: un oedème des tissus mous du CAE, Lyse osseuse de l’os tympanal, érosion de la
corticale mastoïdienne. Au stade avancé de l’affection, il montre : Une extension de l’infection à l’espace masticateur, parotidien,
parapharyngé ou pharyngé, Une destruction osseuse de l’ATM, de l’os pétreux, du foramen jugulaire, du clivus ou de la corticale
occipitale. La fenêtre parenchymateuse permet l’étude des espaces graisseux associés à la base du crâne : espace infra temporal,
parapharyngé et/ou masticateur. La TDM recherche également une complication intracrânienne infraclinique et permet l’étude de
l’oreille controlatérale.
*l’IRM: est l’examen de choix pour préciser l’étendue des lésions vers les parties molles, la médullaire osseuse et les méninges .
Néanmoins, elle est moins fiable dans l’exploration de la corticale osseuse . Elle est réalisée en coupes axiales et coronales en séquence
T2 et T1 avec et sans injection de gadolinium et en Spin-Echo. L’inflammation se traduit par un hypo signal en T1 avec hyper signal en T2
et prise de contraste après injection de Gadolinium permettant d’obtenir une cartographie précise de l’atteinte des espaces graisseux.
En effet, elle permet avec finesse de préciser l’atteinte des espaces latéropharyngés, des foramens nerveux parfois même avant
l’apparition des signes cliniques.
MATERIEL ET METHODES:
A partir de 8 observations colligées au service d’orl de
l’hôpital Farhat Hached de Sousse (2006-2016) on se
propose de préciser l’apport de l’imagerie dans le
diagnostic et dans le suivi de l’otite externe nécrosante
compliquée.
Tous nos patients ont bénéficié d’un examen ORL complet,
d'un bilan biologique avec prélèvement bactériologique et
mycologique. Une tomodensitométrie cérébrale et des
rochers a été réalisée chez tous les patients. L’IRM a été
faite dans 4 cas.
Introduction :
L'otite externe nécrosante compliquée est une entité rare, difficile à diagnostiquer et dont l'évolution peut être gravissime. Les
explorations radiologiques aident au diagnostic positif, à l’évaluation de l’extension locorégionale et à la détection des complications.
Conclusion : L'OEN est une affection grave par le fait qu'elle touche des sujets âgés débilités et qu'elle soit causée par des germes
virulents d'où l'intérêt d'un diagnostic positif précoce facilité par l’imagerie. Cette dernière joue un rôle majeur dans la précision des
extensions lésionnelles, la recherche des complications et le suivi thérapeutique.
RÉSULTATS :
La moyenne d’âge de nos patients était de 64 ans avec une
prédominance féminine (5F/3H). La tomodensitométrie a
montré une atteinte caractéristique des parties molles du
CAE avec un épaississement des parois du CAE et ostéolyse
de la corticale osseuse du tympanal dans tous les cas. La
TDM a mis en évidence dans les formes compliquées : une
lyse de la chaine ossiculaire (4cas), une dénudation de la
deuxième portion du nerf facial (2 cas), des extensions aux
espaces profonds (la fosse infra temporale (3), les espaces
para pharyngés (2)), une atteinte de l’ATM (3), une
extension des phénomènes inflammatoires à la base du
crâne (3cas), une thrombose du sinus sigmoïde (1cas).
L’IRM a été demandée chez 4 patients. Elle a confirmé
l’extension vers l’espace para pharyngé suspectée sur la
TDM des Rochers (3cas), la thrombose du sinus sigmoïde
chez un patient.
TDM du massif facial en coupe
axiale : Importante infiltration
inflammatoire des parties molles
prétragiennes et de FIT
TDM du rocher en coupe coronale : Lyse
partielle de la chaine des osselets
TDM du rocher en coupe
axiale : Dénudation de la
deuxième portion du nerf
facial.
IRM du massif facial en
coupe coronale :
Atteinte du condyle
droit avec extension au
muscle ptérygoïdien
latéral et l’espace para-
pharyngé
Angio-IRM en coupe axiale et reconstruction :
Thrombose du sinus sigmoïde droit
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