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GRANDE DISTRIBUTION Regard d’expert 
par Bertrand GUÉLY ©FFang-DrEamstimE.com 
28 Tout le monde « s’en brand ! » 
• vegetable.fr • no 314 / septembre 2014 Pour avoir 
une chance 
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neutraliser autant que possible la présentation de ses rayons 
via des caisses platique uniformes et à n’exposer les clients 
qu’aux stimuli de... la MDD ! 
Plutôt que de proposer du bout des lèvres quelques gadgets 
pour habiller les caisses plastique standards aux couleurs 
de la marque installée (cartonette d’angle, trottoirs, bande 
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salons louent les places de parking qui permet-tront 
à ces camions d’être vus des visiteurs...). 
2 Parler aux clients 
• Sur le colis (ne surtout pas négliger les trot-toirs 
qui sont finalement la partie qui se voit 
le plus une fois le colis pose en rayon), son 
alvéole (si fruits lités), son complexe. 
En 20 ans de carrière, j’ai vu passer beaucoup 
de choses, bois, carton, plastique... J’ai même 
vu des cartons dont l’agencement ordonné 
sur palette complète permettait de dessiner 
un logo géant sur le côté de la palette, façon 
mosaïque. Comme disait Coluche, voilà 
un truc... dont on a vraiment rien à f... ! Par 
contre, la solidité, la résistance à l’humidité 
(en particulier en environnement nébulisé), 
la possibilité d’être recyclé entier sans avoir 
à arracher l’alvéole, une hauteur permettant 
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les piles de colis pour les sortir de la palette 
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tendre...) sont autant de choses à intégrer 
dans cet habillage à la marque du colis. 
• Sur l’UVC si pré-emballé. 
• Sur le sticker : en admettant qu’il soit apposé 
sur 100 % des fruits, il doit aider les hôtesses 
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en limitant la démarque inconnue. Pour les 
pommes clubs, il fait partie du pack d’habil-lage 
(colis, alvéole, sticker coordonnés) et par-ticipe 
de la notoriété de la marque. 
• Sur les cornières. Depuis 2 ans, je me bats avec 
les planteurs de platano des Canaries pour 
leur faire comprendre l’intérêt des 4 cornières 
entières et des 5 feuillards qui permettront 
aux palettes de flotter sans encombre et de 
préserver la qualité de la palette. Ils apportent 
un soin réel au fruit sur tout le cycle, le condi-tionnent 
sur des chaînes modernes, montent 
automatiquement de superbes palettes... Et, 
pour économiser 3 sous et « parce qu’on a 
toujours fait comme ça », ils cerclent sans cor-nières 
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des palettes qui tombent au déchargement... 
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Même si les quelques sociétés qui ont finalement réussi à installer une marque commerciale s’inventent tous les prétextes pour retarder le passage en caisse plastique (risque sanitaire pour tel grand tomatier, meilleure protection contre la lumière pour tel endivier de renom, impossibilité de renoncer au rose identitaire pour tel pommier...) et garder leur identité marketing, nous devons tout de même nous interroger sur l’intérêt d’investir si massivement dans une marque commerciale, ou tout au moins sur le packaging accolé, quand le principal client, la GD, cherche très légitimement à harmoniser/ neutraliser autant que possible la présentation de ses rayons via des caisses platique uniformes et à n’exposer les clients qu’aux stimuli de... la MDD ! Plutôt que de proposer du bout des lèvres quelques gadgets pour habiller les caisses plastique standards aux couleurs de la marque installée (cartonette d’angle, trottoirs, bande diagonale...) qui ne survivent pas à la mise en rayon ou au premier client qui se sert, les fabricants de caisse plastique seraient bien inspirés de s’assoir avec les fournisseurs majeurs et de réfléchir à des aménagements viables : couleur de caisse, forme, alvéole identitaire... Bien sur, cela va à l’encontre de l’uniformité nécessaire à l’industrialisation, mais c’est probablement le prix à payer pour capter des gros volumes qui jusqu’à maintenant échappent à la démarche citoyenne de réduction des emballages... Le mois prochain : L’organisation d’un salon professionnel La marque en fin de campagne mine une partie des efforts et, à part la DLUO peu appréciée du rayon FL, il n’y a a priori pas grand chose pour garantir la promesse de fraîcheur, croquant et gustativité. À partir du moment où le producteur/fournis-seur a compris pour qui sa marque était la plus utile, son plan d’exposition et de communica-tion en découle naturellement. 1 Parler aux professionnels • Insertion presse spécialisée : en rappelant les espèces concernées, le nom et la localisation de la société. • Affichage au fronton des cases du MIN déten-trices de la dite marque et sur les entrepôts des grossistes concernés : enseigne lumi-neuse ou simple bannières plastifiées. • Habillage des camions porteurs qui circulent sur les marchés, voire sur les semi-remorques qui font du national ou de l’international (les salons louent les places de parking qui permet-tront à ces camions d’être vus des visiteurs...). 2 Parler aux clients • Sur le colis (ne surtout pas négliger les trot-toirs qui sont finalement la partie qui se voit le plus une fois le colis pose en rayon), son alvéole (si fruits lités), son complexe. En 20 ans de carrière, j’ai vu passer beaucoup de choses, bois, carton, plastique... J’ai même vu des cartons dont l’agencement ordonné sur palette complète permettait de dessiner un logo géant sur le côté de la palette, façon mosaïque. Comme disait Coluche, voilà un truc... dont on a vraiment rien à f... ! Par contre, la solidité, la résistance à l’humidité (en particulier en environnement nébulisé), la possibilité d’être recyclé entier sans avoir à arracher l’alvéole, une hauteur permettant de protéger le fruit quand les ELS tirent sur les piles de colis pour les sortir de la palette (que de casse sur nos poires françaises à chair tendre...) sont autant de choses à intégrer dans cet habillage à la marque du colis. • Sur l’UVC si pré-emballé. • Sur le sticker : en admettant qu’il soit apposé sur 100 % des fruits, il doit aider les hôtesses de caisse à différencier les fruits de la marque en limitant la démarque inconnue. Pour les pommes clubs, il fait partie du pack d’habil-lage (colis, alvéole, sticker coordonnés) et par-ticipe de la notoriété de la marque. • Sur les cornières. Depuis 2 ans, je me bats avec les planteurs de platano des Canaries pour leur faire comprendre l’intérêt des 4 cornières entières et des 5 feuillards qui permettront aux palettes de flotter sans encombre et de préserver la qualité de la palette. Ils apportent un soin réel au fruit sur tout le cycle, le condi-tionnent sur des chaînes modernes, montent automatiquement de superbes palettes... Et, pour économiser 3 sous et « parce qu’on a toujours fait comme ça », ils cerclent sans cor-nières ! Résultat : des bas de palettes affais-sés, des colis rentrés les uns dans les autres, des palettes qui tombent au déchargement... 1 cornière coûte 1 €, le prix d’un kilo de pla-tano... Ce support de communication, a priori anodin, n’est donc pas à négliger. I have a dream! Rêvons un instant... Imaginez la somme de tous les budgets qui ont été engloutis pour créer et tenter d’installer des marques dans l’univers des FL. Réfléchissez ensuite à ce que vous auriez pu faire avec cet argent en l’allouant à l’un des grands chantiers inachevés de notre univers: l’éducation du client final au produit. C’est un mal très français car certains à l’étranger ont depuis longtemps compris qu’il était bien plus utile d’informer le client sur les typicités/bienfaits génériques d’une espèce donnée, par exemple que la banane ne fait pas grossir, que le brocolis est un anti cancer ou que les fruits rouges sont d’excellents antioxydants. Les guerres de clochers n‘ont pas de sens quand le client ne connaît même pas la beauté des villages...