1. Dr. KERFAH S.
Médecin résidente en pneumo-
phtisiologie EHUOran
Plan de la question
I. Définition :
II. Intérêt de la question :
III. Physiopathologie :
IV. Diagnostic positif :
A)Interrogatoire :
B) Examen clinique :
1- Phase prodromique :
2- Phase de début :
3- Phase d’état :
4- Phase de coma :
C) Examens complémentaires :
V. Formes cliniques :
A)Nourrisson :
B) Enfant et adolescent:
C) Adulte :
VI. Diagnostic différentiel :
VII. Traitement :
VIII. Prévention :
IX. Conclusion :
La méningite tuberculeuse
Objectifs pédagogiques :
a) Urgence thérapeutique et
pronostique.
- TRT prescrit sur des critères de
présomption avant confirmation.
- Dissémination hématogène avec
atteintes multiples (Œil, foie…).
- L’atteinte méningée.
- Caractéristiques du LCR .
- Pronostic fonctionnel respiratoire
de l’atteinte méningée.
b) Pénétration des ATB dans le
LCR.
2. I. Définition :
La méningite tuberculeuse est une infection à Mycobacterium tuberculosis des méninges, les membranes qui
enveloppent le système nerveux central. C'est la forme la plus commune de tuberculose du SNC.
Elle est responsable d'un syndrome méningé et/ou encéphalique.
II. Intérêt de la question :
Affection grave, surtout pendent les 3 premières années de la vie.
Représentait 1,2% des TEP en Algérie en 2013.
Intérêt de la prévention par le BCG.
III. Physiopathologie :
Dissémination hématogène, le plus souvent à partir d'un foyer pulmonaire.
A) Méningite post-primaire :
Le foyer initial est une PIT pulmonaire.
Plus fréquente durant les premières années de la vie, avec une recrudescence à l'adolescence.
B) Méningite tardive :
Plus rare.
Soit une réactivation d'un foyer méningo-encéphalique ancien ;
Soit une dissémination hématogène à point de départ autre que pulmonaire.
IV. Diagnostic positif :
TDD : forme de l'enfant et de l'adolescent (3-15 ans) :
A) Interrogatoire: A la recherche des éléments de présomption :
Absence de BCG ;
ATCD de tuberculose pulmonaire, osseuse, uro-génitale… ;
Terrain favorisant, contexte immunodéprimé (post-partum, traitement corticoïdes, VIH…) ;
Notion de contage.
B) Examen clinique :
1- Phase prodromique :
• Troubles du caractère : triste, indocile….
• Signes généraux : fièvre, anorexie et asthénie.
• Parfois, signes fonctionnels : céphalées, vomissements, convulsions ⇒ PL.
2-Phase de début :
• Signes généraux nets : fièvre 38°C, AEG, troubles du comportement et du sommeil.
• Signes fonctionnels : céphalées, vomissements en jet et troubles du transit.
• Parfois, signes physiques : atteinte basilaire (strabisme, diplopie) ou bulbaires (pouls et/ou respiration
irrégulière).
Triade d'appel : fièvre, céphalées, vomissements ⇒ PL
3. 3- Phase d'état :
• Signes généraux : fièvre élevée irrégulière, amaigrissement.
• Signes fonctionnels : triade méningée (céphalées, vomissements en jet et constipation).
• Signes physiques :
Position en chien de fusil, photophobie (dos à la lumière).
Troubles de la conscience : hostilité, obnubilation, somnolence, torpeur.
Signes méningés : raideur discrète, hyperesthésie cutanée.
Signes basilaires : troubles vasomoteurs (chaleur, pâleur, sueurs, raie méningitique), paralysie oculaire
(III, IV).
Signes neurologiques : mouvements anormaux, paralysie faciale, troubles sphinctériens.
4- Phase de coma :
• Phase terminale, guérison sans séquelles rare.
• Coma + syndrome méningé + troubles neurologiques (signes oculaires, convulsions) et surtout troubles
neuro-végétatifs (irrégularité du rythme cardiaque et respiratoire).
C) Examens complémentaires :
1-Ponction lombaire et étude du LCR :
La ponction lombaire est un examen médical consistant à recueillir le LCR. En cas de méningite
tuberculeuse on trouve un liquide clair hypertendu avec une:
Hyper-protéinorachie constante (entre 0,5 et 2 g/l).
Hypo-glycorachie constante (corrélé à la glycémie, entre 0,25 et 0,5 g/l) ⇒ valeur diagnostic +++.
Hyper-cytose (> 500/mm3) à prédominance lymphocytaire.
Bactériologie rarement positive au frottis (pauci-bacillaire), mais la culture est sensible entre 60 à
100% (élément fondamental du diagnostic).
2- Radiographie pulmonaire :
Systématique.
À la recherche de séquelles de PIT (50% des cas) ou d'une miliaire associée (20%).
3- IDR à la tuberculine :
Élément de présomption.
4- Autres explorations (neurologiques...) :
Dans le cadre du bilan d'extension et lésionnel.
TDM obligatoire si : disponible, signe de focalisation, HIC, trouble de la conscience et convulsions.
Dg positif
1- Interrogatoire: éléments de présomption.
2- Examen clinique: syndrome méningé et/ou encéphalique.
3- Para-clinique : étude du LCR. En général suffisante pour introduire le
TRT(clair, hyper-prot, hypo-glyc) en attendant la culture (=> confirmation
dans 60 à 100% des cas).
4. V. Formes cliniques :
A) Nourrisson :
Tableau banal au début (fièvre modérée, anorexie, vomissements, diarrhée, amaigrissement).
Signes neurologiques tardifs.
B) Enfant et de l'adolescent (3-15 ans) :
Forme déjà décrite dans le diagnostic positif.
C) Adulte :
Grand polymorphisme clinique.
Fréquence des troubles psychiques et neurologiques, qui peuvent être isolés (des semaines) avant de voir le
tableau classique :
Forme neurologique : troubles moteurs (épilepsie, paralysie, secousses choréiforme) et sensitifs.
Formes psychique : polymorphe : délire, dépression et démence.
VI. Diagnostic différentiel :
Méningite lymphocytaire bénigne (virale…).
Méningite bactérienne décapitée.
VII. Traitement :
A) Moyens et indications :
Hospitalisation.
Régime de catégorie I (2 RHZE/4 RH).
Corticothérapie indiquée si HIC ou signes neurologiques focalisés, chaque 8h à des doses rapidement
dégressives.
Soins de support, pouvant aller jusqu'aux mesures de réanimation et de ventilation mécanique en cas de
troubles sévères de la conscience ou des fonctions végétatives (notamment troubles du rythme respiratoire).
Dérivation externe en cas d'hydrocéphalie.
B) Surveillance :
Surveillance du traitement anti-tuberculeux.
Surveillance des troubles neurologiques.
C) Pronostic : dépend de :
Précocité du diagnostic et du traitement.
Terrain : âges extrêmes et tares associées.
VIII. Prévention :
Vaccination par le BCG.
Traitement des PIT et des autres formes surtout les contagieuses.
IX. Conclusion :
Toute méningite subaiguë, fébrile, avec hypo-glycorachie doit être considérée comme tuberculeuse jusqu'à
preuve du contraire.