À partir du 1er janvier 2025, communes et intercommunalités de plus de 50000 habitants devront avoir défini une stratégie numérique responsable qui indiquera les objectifs de réduction de l’empreinte environnementale du numérique, les indicateurs de suivi et les mesures mises en place pour les atteindre. Conception de sites web ou de vidéos, co-production, etc. quels leviers pour faire évoluer sa communication numérique vers plus de sobriété ?

1. Faire évoluer sa
communication vers la
sobriété numérique
Estelle Soleillant, cheffe de projet innovation numérique à
Rennes métropole
Atelier animé par Caroline Grand, directrice de la
communication de La Rochelle Université

2. CC BY-SA 4.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/deed.fr

3. Sommaire
Sobriété numérique, de quoi parle t-on ?
Quels sont les prérequis ?
Comment faire ?
Boîte à outils et bibliographie

4. 1. Sobriété numérique, de quoi parle t-on ?
1.1 Un contexte de transitions
1.2. Des limites planétaires
1.3. Un jeu d’équilibre
1.4. Au-delà de l’écoconception

5. La sobriété numérique s’inscrit dans un contexte de TRANSITIONS qui nécessite une capacité
d’adaptation, et de remise en question . On doit se réinterroger sur notre façon de faire et notre
méthodologie.
C’est forcément déroutant ….
Parmi les nombreuses questions que l’on peut se poser : Comment faire évoluer sa communication
vers la sobriété numérique ?
Cette transition s’opère de manière progressive. On apprend en marchant.
1.1 Un contexte de transitions

7. Le numérique n’est pas immatériel.
La sobriété numérique s’inscrit dans des limites planétaires. Elle souligne la nécessité de modérer
notre consommation.
_ L’empreinte carbone, bien qu’étant devenu la mesure de référence, n’est pas la seule à prendre en
compte ! Il faut également parler des impacts négatifs sur l’environnement : épuisement des ressources
abiotiques, émissions de gaz à effet de serre….
« Un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d'éviter la demande d'énergie,
de matériaux, de terres et d'eau tout en assurant le bien-être de tous les êtres humains dans les limites
de la planète". (GIEC)
1.2 Des limites planétaires

9. La conciliation des contraires.
— Entre des enjeux d’audience et des enjeux environnementaux.
— Entre les engagements portés et la manière de les diffuser.
— Entre la tendance à communiquer sur tout et la nécessaire sobriété des pratiques : de quoi ai-je
réellement besoin ?
La sobriété numérique est aussi une question de renoncement.
1.3. Un jeu d’équilibre

10. Faire de la sobriété numérique, est-ce juste obéir à une injonction ?
En tant que service public, nous devons profiter de cette sobriété numérique pour rendre nos services
plus efficients et plus inclusifs.
Il ne s’agit pas seulement d’optimisation technique mais aussi d’intérêt général. On ne parle plus
uniquement d’écoconception mais d’éco-socio-conception. C’est-à-dire concevoir des communications
dont les impacts environnementaux sont réduits et dont les impacts sociaux sont positifs.
Inclusion – accessibilité
1.4. Au-delà de l’écoconception

12. 2.Quels sont les prérequis ?
2.1. A l’échelle nationale
2.2. A l’échelle locale
2.3. A l’échelle métier

13. Un cadre réglementaire :
— Stratégie nationale Bas carbone – 2 (SNBC-2) – 2022 : Feuille de route de la France pour lutter
contre le changement climatique. Elle vise à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. En
France, cela implique de diviser par 6 les gaz à effet de serre par rapport à 1990.
— Loi REEN (15.11.2021) Réduction de l’empreinte environnemental du numérique. Ensemble de
recommandations : durabilité des équipements, écoconception, datacenters…
— Décret n°2022-1084 du 29/07/2022 rend obligatoire l’élaboration d’un programme d’actions et
d’une stratégie numérique responsable pour les collectivités de plus de 50 000 habitants. (obligation
au 1er janvier 2025)
Des recommandations :
— RGESN : Un ensemble de bonnes pratiques et de critères pour nous guider dan l’écoconception de
services numériques. 2e version en cours. (DINUM, ADEME, INR)
— ADEME et communication responsable : https://communication-responsable.ademe.fr/
2.1. À l’échelle nationale

14. Faire évoluer sa communication vers la sobriété numérique ne peut être une action pensée de manière
individuelle. La réussite d’une telle démarche implique de :
— s’adosser à une stratégie plus globale du territoire (stratégie Numérique responsable, PCAET,
transition écologique…).
— S’assurer de l’appui des élus délégués au numérique et/ou à la communication pour porter la
démarche et communiquer.
— S’assurer du soutien de la direction générale des services pour la mise en œuvre.
2.2. À l’échelle locale

15. Penser collectif !
— A l’échelle métiers. La sobriété numérique n’est pas uniquement une question technique. La
sobriété numérique engage chaque partie prenante de la communication. Faire un site internet
léger ne sert à rien si le contenu qu’il accueille n’est pas également sobre (et accessible).
— A l’échelle de tous les services. Il est nécessaire de pouvoir s’appuyer sur les services ressources
comme la direction des systèmes d’information. (conseil et déploiement).
2.3. À l’échelle métiers

17. 3.Comment fait-on ?
3.1. Retour d’expérience de Rennes Métropole
3.2. Une première approche expérimentale
3.3. Création d’un groupe de travail
3.4. Définition d’un périmètre et d’une échelle d’action
3.5. Bilan environnemental
3.6. Construire des coopérations
3.7. Communiquer

18. Une stratégie en faveur des transitions sociales et environnementales
avec notamment :
_ Un plan pour un Numérique responsable (mars 2022)
_ Une labélisation NR de niveau 2 (Février 2023)
Des actions coordonnées en faveur d’une communication responsable
:
_ refonte des magazines institutionnels,
_ refonte éditoriale,
_ nouvelle identité visuelle….
Pour compléter cette approche systémique de la communication
responsable, il est nécessaire de s’interroger sur la place du numérique
dans une communication sobre.
3.1. Retour d’expérience de Rennes Métropole

19. Poser les bases de notre réflexion.
Exemple : site internet Dimanche à Rennes (dar.rennes.fr) en se basant sur les préconisations RGESN et
en utilisant l’outil de mesure EcoIndex.
Cette première expérience a démontré :
— La nécessaire progression à engager d’un point de vue technique
— L’importance d’un dialogue constant entre théorie /pratique
— La complexité de la notion de sobriété numérique qui ne peut se limiter à la fabrication. Elle s’étend
de manière plus globale, dans une approche systémique.
— En parallèle, une réflexion commune avec Les Champs Libres, établissement culturel rennais qui
partage les mêmes enjeux de sobriété numérique.
Une première approche technologique

20. — Des contenus allégés
— Un équilibre design
— Un parcours utilisateur simplifié
— Un nouvel hébergeur
Une ligne éditoriale optimisée :
— Poids max. des images : 1 Mo (contre 2Mo avant)
— Suppression de rubriques
— Contenus rétrospectifs limités : 10 photos / mois, vidéo
bimestrielle sans lecture automatique
— Une seule image / évènement
— Archivage des évènements limité à 1 an
Exemple : dar.rennes.fr

21. Création d’un groupe de travail dédié à la communication numérique responsable (sept.2022), piloté par le cellule
communication digitale, sous le couvert du Directeur de la communication et la Directrice générale des services, en
collaboration avec les services ressources (DSN).
Une équipe de 3 personnes :
Cellule communication digitale + Les champs Libres.
Objectifs :
— Mettre en place une feuille de route
— Faire avancer l’état de l’art en partageant et en documentation notre travail, en créant des communs.
— Contribuer aux réflexions de la collectivité sur les questions de Numérique responsable
Une équipe dédiée

22. GT
COMMUNICATIONN
UMERIQUE
RESPONSABLE
PARTENAIRES
EXTERIEURS
Partage
d’expérience
(institutionnel)
RESEAUX
Avec qui nous
faisons
( Lunaweb, Noesya,
Hubblo…)
DIRECTION DES
SERVICES
NUMERIQUES
DIRECTION DE LA
COMMUNICATION
SERVICES INTERNES
Un travail basé sur la transparence et la coopération

23. Interroger et objectiver nos réflexions autour d’une communication plus soutenable afin de définir des axes de
travail.
Prestation AMO pour nous accompagner dans la démarche (6 mois)
Cette phase, repose sur une coopération de tous les services (attentes et pratiques). Mener un plan d’action sur
plusieurs années suppose de s’ancrer dans la réalité du quotidien.
Livrable : une feuille de route
Feuille de route d’ici à 2025 d’une stratégie pour une communication numérique responsable, conforme aux
engagements nationaux de neutralité climatique pour 2050, dans une logique d’inclusion et de création de
communs.
Définir un périmètre et une échelle d’action

24. Étape par étape …

25. « Ce qui ne se mesure pas ne s’améliore pas ! »
(W.E. Demings)
ACV (analyse de cycle de vie) : méthode de comptabilité environnementale. Basée sur une analyse multicritères qui
prend en compte toutes les étapes d’un service numérique.
Objectifs :
— Connaître l’impact réel de nos services numériques de communication
— Mettre en place des indicateurs de référence à partir desquels nous pourrons évaluer annuellement notre
progression
— Argumenter / faciliter la prise de décision.
Deux unités fonctionnelles :
— Évaluation de tous nos services de communication numérique
— Évaluation d’une campagne de communication.
Réaliser un bilan environnemental

27. Premiers résultats
10t EqCO2 / an
Consommation annuelle des sites web et applis (13 sites internet et 3
applications mobiles) gérés par la DIRCOM de Rennes Métropole.
1 français par an consomme l’équivalent de 8t EqCO2 / an
Selon l’accord de Paris, nous devrions être à 2t Eq CO2/an / personne.
Pris isolement, les indicateurs environnementaux traduisent peu de chose.
Ils se lisent au regard d’un contexte et d’indicateurs complémentaires.
Exemple : les indicateurs d’audience. Un site léger qui n’est pas consulté sera
toujours plus impactant qu’un site plus lourd mais avec des utilisateurs.

28. Cas pratique : du bon usage de la vidéo…
Durée : 01.33.35
Diffusion : direct et replay
Qualité : 1080p
Récurrence : toutes semaines
Nb de vues : 4589
Temps moyen de consultation : 41 minutes
Impact environnemental : 148,95 gCo2eq / pers.
Durée : 01.35.35
Diffusion : direct et replay
Qualité : 1080p
Récurrence : tous les deux mois
Nb de vues : 131
Temps moyen de consultation :
Impact environnemental : 148,95 gCo2eq / pers.
Peut-on faire sans ? Ou Autrement ?
Qu’est-ce qui les différencie ?
Ont-elles un impact carbone similaire ?

29. Pourquoi ?
— Partager nos connaissances et nos bonnes pratiques pour généraliser la démarche de sobriété numérique.
— Construire des biens communs en limitant les externalités et en rationnalisant les usages.
— Construire un réseau de professionnels et d’experts pour enrichir le débat et se réinterroger sans cesse sur un
sujet en constante évolution.
Exemples :
— Projet de recherche-action Les augures Lab numérique. Comment rendre le numérique plus soutenable dans le
domaine de la culture.
— Expérimentation autour de l’hébergement. Aller à la rencontre des professionnels et tester ensemble
(Datacampus, chaton Deux fleurs…).
— Collaborations avec nos prestataires qui s’engagent à se challenger sur l’écoconception.
…. Et nous, tous ensemble aujourd’hui !
Construire des coopérations

31. Communiquer est essentiel pour :
— Légitimer la démarche engagée autour de la sobriété numérique.
— Permettre aux services et aux élus de s’approprier le sujet pour mieux le déployer à l’échelle de la collectivité et
des services.
Cet enjeu de capacitation nécessite de :
— Rendre compte régulièrement de nos avancées, faire des points d’étape.
— Travailler à un récit clair et facile à comprendre en s’adapter à la réalité des pratiques.
— Mettre à disposition en continu les documents produits.
Ex : projet de site internet dédié à toutes les ressources produites et accumulés depuis le début du groupe de travail communication numérique
responsable.
Communiquer autour de la démarche

32. Le site de la communication responsable : https://communication-responsable.ademe.fr/
RGESN (référentiel général d’écoconception des services numériques :
https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/publications/referentiel-general-ecoconception/
Boîte à outils numérique écoresponsable :
https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/publications/boite-outils/
Mesurer et évaluer l’empreinte environnementale de mon organisation :
https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/thematiques/evaluation/
Institut INR : https://institutnr.org/
ADEME : https://www.ademe.fr/
Les limites planétaires : https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/societe/article/limites-
planetaires
4. Boite à outils

33. Ecoindex
Décryptage de la loi REEN
Feuille de route du gouvernement Numérique et Environnement
Les MOOC de l’INR
MOOC de sensibilisation L’INR 30 minutes
MOOC Numérique Responsable de l’INR 3h
MOOC Impacts environnementaux du numérique de l’INRIA (~ 5h ; le + récent)
La chaine Youtube de la Communauté Lucie
Des infographies de ADN Ouest
Personas pour initier une démarche numérique responsable dans son organisation
Les gestes du numérique responsable à adopter dans son quotidien
4. Boite à outils

34. @grouan I grouan.fr